Kaina

 


Kaina est née en Algérie et a grandi à Grenoble. Elle découvre le hip hop avec les disques de Big Brother Hakim et de Dee Nasty. En 1994, elle monte à Paris pour se frotter au milieu reggae et soul. Adoptée par le noyau hip hop de la Goutte d'Or, la Barbes family et le Voodo FA. Elle est tour à tour choriste sur le maxi de Woofa-Tapioka, apparaît sur le disque du duo Marc Caro et Dj Sonic : "Space Girl" et pose sa voix sur le maxi House de Cyril K. "Soul Save".

De sa rencontre avec le sorcier blanc Dee Nasty, ces deux titres sur Nastyness :"J'ai tout " et "La Poésia" .

Kaïna prépare à présent son premier album.

 

J' AI TOUT

Pauvres, pauvres ils disent Mais nous savons

Que le peu que nous avons Est bien plus qu'ils n'ont

Dieu merci tu es là mon amour Tu n'as rien mais tu es le soleil

Qui se lève sur moi tous les jours

Homme ou femme ce n'est pas facile Pour quelqu'un d'être aimé

Pour ce qu'il est Souvent les autres ont besoin d'être rassurés

Par ce qu'il a dans le porte-monnaie

Même s'il en faut pour subsister Ne penser qu'à l'argent

C'est fuir le bonheur Mieux vaut donner et recevoir

Du spirituel plutôt que du materiel Pour un monde meilleur

J'ai tout dès l'instant que je t'ai toi

Toutes les richesses matérielles Ne m'intéressent pas

L'amour est ce qui est important Moi je n'ai jamais rien eu

Je sais que ce que tu me donnes N'a pas de prix

L'argent je n'ai jamais compté dessus Pour apprécier la valeur

D'un amour ou d'un ami Et si c'était notre destinée

De partager une vie de bohème Tant pis pour les choses prosaïques

Vivons de la musique Et la vie sera un poème

J'ai tout dès l'instant que je t'ai toi Pour ce que tu es je t'aime

Toi seul me suffit, Dieu merci tu es là

Le reste je sais m'en passer Et ce que tu me donnes est bien assez

Toutes les richesses matérielles de ce monde Ne valent pas l'amour

A quoi bon, si ton frigo est plein de nourritures Pour ton estomac

et que tu es comme un con tout seul Rien à manger pour ton cœur

Dans des relations matérialistes, vénales

Des associations d'ambition sociale

Des unions maudites vouées à la mort subite

La richesse d'un homme ne se compte ni en euros ni en francs

Elle s'estime à la hauteur de ses sentiments

La richesse d'un homme est ce qu'il cache à l'intérieur

Pas ce qu'il affiche, les belles voitures Les signatures sur les vêtements

L'homme le plus riche que je connaisse n'a pas de toit sur sa tête

Toujours les yeux levés au ciel

Le ciel, le seul devant lequel il s'incline Jamais devant le mortel.

Pourquoi entasser pour tout laisser quand on s'en va.

Pauvres ou riches peu importe ici bas

L'amour est la seule richesse que l'on emporte là-bas.

On laisse tout sur terre et ce que l'on abandonne

Ne peuvent se consoler du sentiment le plus cher

Celui d'être aimé sans compter ne peut être compensé

Par le pouvoir de consommer.

 

LA POESIA

Je n'ai peur de rien Je n'ai peur de personne

Je ne crains que Dieu et ceux par qui m'a donné le jour

Je n'ai pas peur de l'enfer Ni des diables de Babylone

Ni de mes propres démons de vengeance et de haine

Car l'amour L'amour est le fil conducteur de ma vie

Même si la solitude le ronge, elle ne le brise pas

En équilibre comme un funambule sur ce fil Babylone me pousse

Mais je ne tombe pas

Au diable ceux qui profitent et trahissent Qu'ils s'en aillent

Parmi les doux et les naïfs je suis dans la Poesia

Maudit celui qui juge et a haï Qu'il s'en aille

Celui qui est doux et naïf vit dans la Poesia

Je jure de donner Le meilleur de moi-même

Fidèle à ce que je suis, fidèle à ceux que j'aime

Je promets de ne jamais Trahir la cause de mon cœur

L'amour et la prière au service du créateur

L'amour et la prière comme ligne de conduite Invisible dans la nuit de Babylone

Mais je ne dévie pas

Des embûches sur ce chemin Pourtant juste à temps je les évite

Et ce que mes yeux ne voient pas, mon cœur le sait, il guide mes pas

Pas assez d'idéal Trop de réalité

Des besoins primitifs Manger se vêtir dormir au chaud

Moralité dans la pauvreté On grandit beaucoup trop vite

Sans pouvoir s'élever

Autant rester l'enfant qu'on a été, le poète

Celui qui n'oublie pas les promesses qu'il s'est faites

Et qui sait faire respecter La poésie d'un caillou ou d'un insecte

Pourquoi être l'adulte qui s'entête? A ignorer ce qu'il s'était promis

Quand il était petit et qu'il n'était pas sûr Que la vie soit si dure pour la rêver

Quand il avait le goût de l'aventure Lui qui n'avait pas peur de l'inconnu

Voilà qu'il ne croit pas à ce qu'il ne voit pas Pour ne pas être déçu

au cas où Il shoote dans les cailloux, l'insecte il marche dessus

Parce qu'il ne voit plus les couleurs

Il ne sent pas les odeurs Il n'écoute pas la musique de son cœur

Il a perdu le goût et les saveurs de la vie

Ça ne le touche pas la poésie

à Babylone

Tout est prose et gris